« Je veillerai à ce que dans les jours à venir, le gouvernement fasse quelque chose pour que les jeunes soient libérés ». Voici la promesse qu’a fait vendredi à Dabou, Adama Toungara, Médiateur de la République à l’occasion de visite dans cette ville dans le Sud de la Côte d’Ivoire, frappée par les violences lors de la présidentielle d’octobre 2020.
En effet, avant, pendant et après la présidentielle d’octobre 2020, 47 jeunes (24 jeunes Adjoukrou et 20 jeunes malinké et autres) ont été mis aux arrêts à la suite de violences faisant suite à l’appel au boycott actif de l’élection par l’opposition ivoirienne. Ainsi, depuis trois mois, ces 47 jeunes sont détenus à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca).
Tous les intervenants avant le Médiateur de la République, lors de la cérémonie qui a vu l’investiture du comité de veille et de suivi de la cohésion sociale, ont demandé la libération des jeunes. Même, le rapport de synthèse de la mission d’écoute envoyée par le Médiateur plusieurs jours avant, a fait cas de cette revendication des communautés villageoises de Dabou.
Ce rapport de synthèse a identifié 15 causes aux violences que Dabou a connues lors de la présidentielle dernière : refus, par des militants de certains partis politiques de l’opposition, de la candidature d’Alassane Ouattara pour un troisième mandat ; un respect et à l’application par des militants, du mot d’ordre de désobéissance civile lancé par les partis politique de l’opposition ; à l’érection de barricades sur les voies publiques, en vue d’empêcher les militants des partis politiques de l’opposition d’effectuer leur marche, d’une part, et d’empêcher les populations des villages d’avoir accès à la ville de Dabou, d’autre part ; à la manipulation des jeunes par les hommes politiques ; à l’oisiveté et au chômage de nombreux jeunes exposés à toute sorte de sollicitation…
Sur l’ensemble de ces causes identifiées par ses équipes, Adama Toungara, a appelé au dialogue entre les communautés. « J’encourage la communauté Adjoukrou, allogène et allochtone, à renoncer à toute idée de vengeance (…) car, la vengeance appelle la violence », a conseillé le Médiateur de la République. Adama Toungara s’est particulièrement adressé aux jeunes. Il leur a fait comprendre que « l’impunité ne doit pas être la règle (…). Les jeunes doivent garantir la paix dans la ville. Car ce sont eux qui paient le prix lorsqu’il y a des violences (…). Vous ne verrez jamais les enfants des hommes politiques un barrage». Les appelant ainsi à ne pas suivre les mots d’ordre lancés par les hommes politiques.
Poursuivant, le Médiateur a demandé aux populations de Dabou de pardonner et d’oublier. « Le pardon sans oubli ne nous guérira pas. Il faut oublier. C’est la plus grande capacité que Dieu nous a donné », a-t-il conseillé.
Coulibaly Zié Oumar