Après la stupeur et l’effroi suscités par les évènements du week–end dernier, la vie reprend progressivement à Bongouanou.
Ce n’est certes pas l’affluence des grands jours. Mais la ville sort peu à peu de la torpeur et de la peur. Si à Kangandi, tous les habitants vaquent à leurs occupations habituelles, il n’en est pas de même pour Dioulakro et Agnikro où l’on vit encore dans la méfiance, où l’on se regarde toujours en chien faïence. Fort heureusement, les autorités locales sont déterminées à juguler cette crise. En effet, aussitôt mis en place, le comité de suivi de la cohésion et de la paix, s’est mis à la tâche. Mardi, le sous préfet de Bongouanou, représentant madame le préfet de région a rencontré les différentes communautés. A Agnikro comme à Dioulakro, il a prôné la réconciliation. « Je suis venu leur apporter de la part de madame le préfet, un message de paix et de cohésion. Je suis venu leur demander de tourner définitivement dos à la violence et de ne plus se laisser manipuler par les hommes politiques. Et je crois que j’ai été bien compris. Car les uns et les autres ont pris l’engagement de mettre fin à la violence et de fumer désormais le calumet de la paix », a confié monsieur Koné Aboubacar Sidick, sous préfet de Bongouanou.
Hier mercredi, joignant l’acte à la parole madame Jeannette Okoma Adjo, le préfet de région, entourée de ses plus proches collaborateurs a initié une opération grand ménage à Agnikro et à Dioulakro, les deux principaux quartiers, épicentre du conflit interethnique survenu à Bongouanou les 16 et 17 octobre dernier. Les populations de ces deux ont pris part à cette opération. « Notre objectif est de rassurer les uns et les autres, à leur redonner le goût de revivre ensemble », a soutenu madame Jeannette Okoma, préfet de la région du Moronou, préfet du département de Bongouanou.
Après ces différentes rencontres et ces actions, les rues qui étaient désertes, de même que les gares routières, ont repris vie. Timidement. Quelques taxis communaux ont repris leurs activités. Cette ambiance qui prévaut dans les rues est pareille dans les ménages. « Nous avons passé des journées chaudes ces derniers temps à Bongouanou. Nous avions pensé au pire mais Dieu aidant, il y a eu plus de peur que de mal. Il nous a fallu, nous terrer chez nous tout le temps. Ce matin, ça va. Nous prions vraiment que ces genres de situation n’arrivent plus jamais. Nous ne voulons plus vivre ces moments douloureux », souhaite Dame E. K, ménagère.
Malheureusement, ce n’est pas encore le cas au marché et dans les bureaux. Les établissements scolaires, financiers et les administrations restent fermés. Les rares commerces qui ont échappé à la furia des manifestants hésitent à rouvrir. Au Lycée moderne de la ville, aucun attroupement d’élèves dans la cours. Les salles de classe restent fermées. Le même constat est fait dans les écoles privées. « Nous ne pouvons pas encore reprendre les cours. Le calme est encore précaire. Vendredi, avec la situation, c’était la débandade. Nous avons dû tout arrêter pour ne pas risquer la vie des enfants et la nôtre. Nous sommes heureux que les choses se soient vite calmées. Nous rendons gloire à Dieu », fait savoir T. A, enseignante dans un collège privé de la ville.
Comme elle, les populations saluent la médiation des autorités qui ont pu ramener le calme. Progressivement, la vie reprend au grand bonheur de la population.
Une correspondance particulière de
Germane KOUA
à Bongouanou
Discussion about this post