A travers le poème “Mères amères” Lisi Yao, journaliste-présentatrice radio, nous plonge dans l’univers des mères qui vivent un enfer…
MÈRES AMÈRES
Alors que des milliers d’Hommes
Sur des terres humides, arides
Vont se réjouir, même s’éblouir
A coûts de milliards
J’observe les replis
Aujourd’hui
Mon Être est rempli
Ma Plume est perdue
Hagarde
Enduite de pensées qui perdurent
La regardent
Moi je veux écrire
Pour celles pour qui être mères est enfer
Celle pour qui avoir un enfant
A été comme être marquée au fer
Alors que sa volonté était contraire
Moi j’écris
Pour celles avec les morsures de la vie
Ces mortes-vivantes
Que les éternelles sangsues Douleurs
Insensibles
Videuses de vie
Sucent à vie
A l’infini
Moi je cris une profonde douleur en silence
Avec les sons de mes mots écrits
Comme ces femmes
Pour ces femmes
Celles qui ont ces mors
Celles qui ont ces muselières
Qui les empêchent de témoigner leur rage
Qu’on traite comme des chiennes
Qui rôdent comme des hyènes
Proies prisées des charognards
Qui n’ont de choix que de déchoir de leurs espérances
Moi je renchéris
Pour celle pour qui être mère est supplices mêlés de défis
Celles qui n’ont pas ressenti de l’amour pour ces enfants qui doivent être chéris
Celle qu’un viol a fait mère
Celle pour qui amour est autant douleur
Celles qu’on dit mères de bâtards
Celles qui veulent le meilleur pour leurs petits mais n’en n’ont pas les moyens
Celles qui ont aimé pour avoir de nouveaux-nés mais ne peuvent pas aimer ces êtres animés
A ces mères qui sont dans la merde
A ces mères dont les âmes errent
A ces mères pleines de mers de douleurs
A ces mères amères
C’est aussi votre jour, vous êtes mères
Même si personne sur la terre ne criera vouloir tronquer sa vie pour la vôtre,
La Vie donnée est une éternelle enviée par l’humanité
Aimez-vous
Aimez votre chair
Bonne fête des mères
Lisi Yao
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