« S’il est vrai que la commune d’Abobo a été épargnée, dans sa grande majorité des tensions qui ont émaillé l’élection présidentielle du 31 octobre, il n’en demeure pas moins qu’elle figure dans le peloton de tête des zones réputées pour la prévalence de l’insécurité et de la violence ».Jules Kabran Assalé expert en sécurité urbaine et communautaire a dressé ce constat de la sécurité dans la commune d’Abobo, à la faveur de la campagne de sensibilisation de la jeunesse pour des élections sans violences et sans armes en Côte d’Ivoire initiée par le RASALAO-CI, le samedi dernier à la mairie d’Abobo.
Il a fait savoir que la violence dans la commune la plus peuplée de Côte d’Ivoire se manifeste sous diverses formes. Les attaques à mains armées, les atteintes aux biens, le trafic de drogue, le viol sur les mineurs, les violences domestiques pour ne citer que ces cas. « Il importe de souligner, la criminalité s’accroit avec l’augmentation du phénomène d’exclusion et les insuffisances des moyens de police. Ensuite, en ces lieux dits criminogènes, la prolifération du trafic de stupéfiants gagne aussi du terrain », a-t-il avancé. Jules Assalé n’a pas occulté la question des « microbes » ou enfants en conflits avec la loi. « Souvent en rupture avec des liens traditionnels et familiaux, ces enfants occupent la rue et vivent de mendicité, de divers larcins et pour les plus fortunés de petits métiers informels », dira-t-il. Poursuivant, il soutiendra que les actes criminels, les actes criminels dans la commune d’Abobo ont une forme individuelle et collective. « Il s’agit généralement de groupes de jeunes adolescents constitués de façon permanentes avec des meneurs d’équipes, des enfants en conflit avec la loi. En étudiant ces jeunes généralement, généralement fauteurs de troubles, il est ressorti que beaucoup d’entre eux avaient expérimenté à l’âge où d’autres abordent à peine les responsabilités de la vie adulte, des situations de grandes violences au sein et hors du milieu familial », fera-t-il savoir.
Face à ce tableau sombre, le conférencier a estimé que l’un des défis des pouvoirs publics est de reconsidérer la qualité de vie dans la population, de rétablir la confiance, l’écart entre la demande sociale de sociale de sécurité et l’offre pratiquée.
Victorien N’Tayé secrétaire général du RASALAO-CI, coordonnateur du projet a indiqué que dans le cadre de cette initiative plusieurs activités ont été réalisées dans plusieurs localités de la côte d’Ivoire. L’objectif a-t-il dit, est d’inciter les jeunes à tourner le dos à la violence pour s’engager pleinement et totalement aux élections. Victorien N’Tayé a indiqué que la campagne se poursuivra dans les semaines à venir.
César Ebrokié
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