« Les élections législatives du 6 mars 2021 qui suscitent tant d’engouement, ont une particularité, car après l’adoption d’une loi historique pour les femmes de Côte d’Ivoire, la loi No2019-870 du 14 octobre 2019 favorisant la représentation des femmes dans les assemblées élues et le décret N°2020 du 25 /11/2020 qui en fixe les modalités d’application, elles sont les premières des élections ciblées qui se tiendront. Selon cette loi les partis ou groupements politiques sont tenus de présenter un minimum de 30% de candidatures féminines en rapport avec le nombre total de circonscriptions comportant au moins un siège à pourvoir pour l’élection des Députés. Pour les circonscriptions de plus de deux sièges chaque liste doit comporter au moins 30% de candidatures féminines ». A travers une déclaration lue le jeudi 14 janvier au siège de l’Observatoire nationale de l’étique et du genre, Mme Kaba Fofana Yaya secrétaire exécutive de l’ONEG a interpellé les paris et groupements politiques sur les attentes par rapport aux dispositions relatives à la participation des femmes aux élections locales.
Elle a souligné que les statistiques de la Commission électorale indépendante (CEI) indiquent que les femmes représentent près de la moitié des électeurs, soit 49,6% contre 50,4% d’hommes. Et pourtant, pour tous les scrutins cumulés, la candidature des femmes ne représentait en tout que 9,8% contre 90,17 pour les hommes. « Avec des proportions de candidatures aussi insignifiantes, le nombre minime de femmes élues par rapport aux hommes dans l’ensemble des institutions n’étonne guère. La Loi favorisant la représentation des femmes dans les assemblées élues, est donc venue à point nommé pour aider à corriger cette situation de départ handicapante dans le strict respect de la promotion du genre fixé par notre Constitution. Il s’agit donc d’un instrument spécifique dont l’objectif est de rehausser la présence des femmes dans les institutions publiques », a défendu Mme Kaba Yaya. Poursuivant la secrétaire exécutive a fait savoir que la Côte d’Ivoire occupait le 159 ème rang sur 188 pays en 2020. Le 45ème rang au niveau de l’Afrique et le 12ème rang sur 15 pays au niveau de l’espace CEDEAO avec seulement 11,4% de représentation féminine, très loin derrière le Sénégal doté de 43%, le Mali doté de 27,9%, un peu moins loin du 5 Togo avec 18, 7%, du Niger avec 17%, de la Guinée créditée de 16, 7%, et du Burkina de 13,4%. Il faut souligner que tous ces pays ont réalisé ces performances après le vote d’une loi assez contraignante en faveur des candidatures féminines.
Au regard de ce constat, Mme Kaba a mentionné la nécessité pour la Côte d’Ivoire de se conformer aux standards internationaux. « Certes, nous n’ignorons pas que le choix des candidats aux élections est un exercice délicat au niveau des partis et groupements politiques dans un contexte d’hyper compétition, mais nous croyons que les responsables qui en ont la charge ces questions dans les différents états-majors sont des citoyens qui reconnaissent l’engagement et le sérieux de leurs militantes et sauront faire le choix pour elles et pour le pays, de respecter les dispositions de cette loi spéciale venue corriger le dispositif général qu’est le code électoral », dira-t-elle. Non sans encourager les femmes à candidater massivement.
César Ebrokié
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