Isabelle Robène, une chercheure française spécialiste des végétaux et des insectes qui les attaquent, a mis au point, selon le journal français Libération, un test de dépistage du coronavirus. Son nom: RunCov. Il est présenté comme “plus rapide, plus pratique et quasiment aussi fiable que le RT-PCR, la méthode de référence”. Selon l’inventrice Isabelle Robène, qui travaille au Cirad de la Réunion, un organisme de recherche agronomique, «quand la charge virale est forte, en moins de dix minutes, on a le résultat». En revanche, quand il y a peu de virus dans l’échantillon, il faut attendre au maximum une demi-heure. On voit bien que le RunCov est bien “plus rapide que le RT-PCR classique, qui nécessite une dizaine d’heures et un traitement en laboratoire”.
Selon Emmanuel Jouen, le collègue de Isabelle Robène, interrogé par Libération, «nous pouvons intervenir au pied des patients, dans un aéroport, un parking, un gymnase, il suffit d’une prise électrique». Il serait en outre en mesure de détecter les variants du Sars-Cov-2. «On s’est aperçu, se félicitent les chercheurs, que le mutant anglais n’activait pas la zone S. Si on a un résultat S- et N +, on a donc une forte suspicion de sa présence.» Il suffit alors de vérifier avec un test spécifique, rapporte le journal.
Est-ce que RunCov est un test fiable ? Libération a donné la parole à Eric Jeuffrault, le directeur régional du Cirad. Ce dernier est formel : «RunCov se suffit à lui-même, avec une sensibilité d’environ 90 %, même avec de faibles charges virales, ce qui réduit considérablement la probabilité de patients faux négatifs.» Un organisme indépendant a déjà donné son avis. C’est le Centre national de référence des virus des infections respiratoires de Lyon qui a rendu un rapport favorable et le ministère de la Santé français vient d’inscrire RunCov dans la liste des tests disponibles. Toutefois, relève Libération, si un patient présente des symptômes, et que le test est négatif, il est recommandé de vérifier avec un RT-PCR classique. François Chieze, directeur de la veille et de la sécurité sanitaire à l’agence régionale de santé de la Réunion, voit «d’un très bon œil cette technique» ; il assure qu’il n’y «a aucune raison qu’elle ne soit pas utilisée», a rapporté le journal français.
Coulibaly Zié Oumar