Le Ghana, fait-il mieux que la Côte d’Ivoire en matière de vaccination contre la Covid-19 ? La réponse est « oui », si on s’en tient aux indications données hier matin par l’OMS Afrique au cours d’une conférence de presse virtuelle organisé par l’Organisation de la presse africaine (en anglais African Press Organization – APO).
Et avec comme invités, Dr. Matshidiso, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Prof. William Kwabena Ampofo, président de l’Initiative pour la fabrication de vaccins en Afrique, Dr. Salam Gueye, directeur du groupe organique Préparation aux situations d’urgence et organisation des secours au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique et Dr Richard Mihigo, coordonnateur du programme Vaccination et mise au point des vaccins au Bureau régional était également présent pour répondre aux questions.
En effet, selon le communiqué de presse rendant compte de cette conférence de presse virtuelle, « deux semaines, seulement, après avoir reçu les vaccins AstraZeneca financés par le Mécanisme COVAX, le Ghana a déjà administré plus de 420 000 doses et couvert plus de 60 % de la population ciblée lors de la première phase dans la région du Grand Accra, qui se trouve être la région du pays la plus touchée par la pandémie. Au cours des neuf premiers jours, on estime que le pays a administré des doses du vaccin à près de 90 % des agents de santé. » On sait que le Ghana a été le premier pays africain à recevoir les doses du vaccin AstraZeneca/Oxford du fabricant « Serum Institute of India » dans le cadre de l’initiative Covax, un mécanisme d’accès aux vaccins contre la Covid-19 piloté par l’OMS. Le pays avait ainsi réceptionné le jeudi 25 février dernier, soit 24 heures plutôt que la Côte d’Ivoire, 600 mille doses. Donc, sur 600 mille doses du vaccin AstraZeneca, le Ghana a pu vacciner 420 mille personnes déjà. Ce qui représente selon l’OMS 60 % de la population ciblée. Au niveau du personnel médical qui fait parti des agents de première ligne, le pays Nana Ado a vacciné 90 % d’entre eux en 9 jours. Très impressionnant comme résultat.
Regardons le tableau en Côte d’Ivoire.
Comme dit ci-dessus, le pays d’Alassane Ouattara a réceptionné, un jour après le Ghana, soit le vendredi 26 février, 504 mille doses du même vaccin que son voisin. Les autorités ivoiriennes dans la foulé ont démarré leur campagne de vaccination le 1er mars. D’ailleurs, le Ministre ivoirien de la Santé, Dr. Aka Aouélé, se targuait au cours d’une conférence de presse, d’être le premier pays africain à commencer la vaccination avec les vaccins du mécanisme Covax. Le plan de vaccination concocté a ciblé pour la première phase la vaccination de 250 mille personnes pour une dose et 500 mille en deux doses. Mais, dans la pratique, les résultats n’ont pas suivi.
Selon les données du ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique sur sa page Facebook, à la date du 17 mars, «1653 personnes ont été vaccinées avec un total de 20 766 personnes vaccinées contre la COVID-19 du 1er au 17 mars. » C’est qu’en deux semaines, c’est-à-dire, sur la même période que le Ghana, la Côte d’Ivoire n’a pu vacciner que 20.766 personnes. C’est-à-dire que si on anticipe sur la deuxième dose – qui est administré un mois après la première – ce sont 41 532 doses ont été ou vont être utilisées au stade actuel du nombre de personnes vaccinées.
Alors question : comment le Ghana s’organise pour avoir ces bons taux de vaccination contre la Covid-19 ? La Côte d’Ivoire devrait peut-être s’en inspirer pour accélérer son rythme. On sait que les syndicats des agents de santé et des enseignants boudent la vaccination à cause d’une méfiance à cause d’une méfiance qui s’explique difficilement. Et cela, au moment où l’agence européenne du médicament (AMA) vient, après deux jours de réunion de ses experts, de certifier la sûreté et l’efficacité du vaccin AstraZeneca.
Coulibaly Zié Oumar